L'histoire de « 39-45 : où vas-tu gitan ? »
Le sujet central de « 39-45 : où vas-tu gitan ? » est celui du sort fait aux gens du voyage sur le sol de France pendant la seconde guerre mondiale. Dans ce spectacle, les gitans sont représentés par 4 musiciens et une réfugiée de la guerre d'Espagne.
Un bar-hôtel parisien est le lieu de rencontre de Léon (syndicaliste), Jean (patron de bar), Suzanne (gitane réfugiée de la guerre d'Espagne), Blanche (employée de préfecture) et de quatre musiciens gitans errant...
Tout commence en 1936 lors du Front populaire et de la grève générale précédant les accords de Matignon!
Sur les airs de fête célébrant la semaine de 40 heures et les congés payés, la radio distille les inquiétantes nouvelles de la montée des extrêmes-droites en Europe.
Lorsqu'en 1939 la déclaration de la guerre est annoncée...
Léon part à la guerre. Jean admire Pétain. Blanche apprend la mort de son bien aimé sur le front. Suzanne est menacée d'arrestation en raison de ses origines.
Les lois vichystes se durcissent envers les gens du voyage, les gitans et les sans-papiers. Les premiers camps d'internement se mettent en place…
En 1940, peu après la capitulation, tous les personnages se retrouvent, et doivent faire face à la nouvelle situation. Au fil de la musique et des informations radiophoniques, les imprévus de l'histoire obligent chacun à faire des choix et à se dévoiler progressivement.
Quelle sera l'attitude de Léon, le révolutionnaire, alors même que tous les droits acquis par le Front Populaire seront balayés ?
Comment Jean conciliera-t-il ses tendances réactionnaires et l'amour nouveau qu'il éprouve pour Suzanne, la gitane ? Ira-t-il jusqu'à désobéir aux lois de Vichy obligeant chacun à dénoncer les clandestins ?
Blanche, modeste et banale employée de préfecture, révoltée par la politique de
collaboration du gouvernement, pourra-t-elle longtemps contenir sa colère ?
Comédie grave, ou tragédie légère, « Où vas-tu gitan ? » traite d'un passé pas vraiment passé...
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"L'étranger dans la société française dans le dernier siècle"
par Bernard PHAN *
Ce spectacle, « Où vas-tu Gitan ? », par le choix des personnages et de l’époque dans laquelle il inscrit leur histoire, pousse le spectateur à s’interroger sur des problèmes auxquels furent confrontés nombre de personnes dans la période comprise entre les toutes dernières années de la décennie trente et la Libération. Il s’agit principalement de la place de l’étranger dans la société, de ses droits et de ses devoirs, des réactions de la société englobante face à sa différence. Pour corser les choses, pourrait-on dire, ces problèmes sont situés dans une période sombre, difficile de l’histoire de France, dans laquelle la guerre était imminente puis, après une désastreuse et très courte campagne, déboucha sur l’armistice, la défaite entraînant la chute de la République. Des hommes et des femmes, que rien n’avait préparés à cela, furent confrontés à un choix cornélien : respecter la loi, au mépris de ce que leur dictait leur conscience, ou rester fidèle à leur éthique et enfreindre la loi. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler les principales caractéristiques de cette période d’une dizaine d’années, entre le milieu des années trente et celui de la décennie suivante pour pouvoir saisir toutes les subtilités de l’intrigue et l’évolution des personnages.
Au milieu des années trente, la France était depuis près de 150 ans un pays d’immigration, son asthénie démographique la réduisant à ne maintenir son niveau de population que grâce à la fécondité des étrangers venus s’installer sur son sol. Cette situation tendait même à s’aggraver : les cinq dernières années de la IIIème République enregistrèrent plus de décès que de naissances. Ces étrangers venus majoritairement de l’Europe méditerranéenne, orientale ou, à un moindre degré, de l’empire colonial furent plus ou moins bien accueillis, mais finirent, au bout d’un certain temps, par se fondre dans la société française. La réaction de rejet, pour être un très vieux réflexe, n’en fut pas moins rude et, parfois, put aller jusqu’à des affrontements mortels. Le plus souvent elle se manifestait par des moqueries et des humiliations basées sur les clichés les plus éculés. Le livre de Cavanna, Les Ritals, en fait saisir à peu près tous les aspects.
Or, au milieu des années trente, la France, qui s’était crue hors d’atteinte de la crise économique, fut plongée à son tour dans la grande dépression. Dans les reproches classiques de la xénophobie, celui de l’étranger venant voler le pain du citoyen installé chez lui, retrouva alors une grande vigueur chez les chômeurs ou ceux qui redoutaient de le devenir. C’est à cette époque, en 1935, que l’Etat demanda aux compagnies minières de renvoyer les ouvriers étrangers pour embaucher des Français. Après une grève dans le Nord de la France, la reconduite à la frontière d’ouvriers polonais, autorisés à n’emporter que quelques bagages individuels et obligés d’abandonner leur modeste mobilier, atteste que l’étranger ne bénéficia d’aucun traitement de faveur.
Cette époque vit arriver d’autres étrangers dans une situation plus tragique, après la victoire électorale des nazis en Allemagne et, surtout, après la mort d’Hindenburg et l’instauration du régime totalitaire. Contraints de quitter leur patrie, ces réfugiés politiques n’avaient que très rarement les moyens de subvenir à leurs besoins sans travailler. Les tensions sur le marché du travail ne purent qu’en être plus fortes. Par ailleurs un bon nombre de ces réfugiés étaient des Juifs qui arrivaient dans une société française traversée par une forte poussée antisémite comme cela s’était souvent produit dans un passé plus ou moins récent.
Enfin, à la veille de la guerre, après avoir lutté avec beaucoup de courage contre la rébellion militaire, les Républicains espagnols furent contraints de venir chercher refuge en France, à défaut d’y avoir trouvé l’aide qu’ils avaient en vain attendue pour gagner leur combat. L’arrivée de ces réfugiés accrut une inquiétude déjà profonde dans la population française. Pour tenter d’y répondre, le gouvernement français, qui en 1938, avait décidé d’instaurer une surveillance des Allemands réfugiés en France, décida d’interner les réfugiés espagnols à Gurs et Rivesaltes. La guerre déclarée, en septembre 1939, la mesure d’internement fut étendue aux Allemands, y compris ceux qui avaient fui le nazisme, en tant que ressortissants de la puissance ennemie et l’on ouvrit le camp des Milles en Provence. D’autres camps furent ouverts ailleurs en France.
Tous ces évènements se produisirent dans un pays dont le climat politique se dégradait au fur et à mesure que l’opinion pressentait plus ou moins confusément que ses dirigeants ne maîtrisaient plus vraiment la situation. Les choix antinomiques en matière de défense confirment cette impression de dirigeants politiques aux abois. La victoire du Front populaire avait exacerbé les passions, la droite considérant que la gauche n’avait aucune légitimité à gouverner. En dépit de sa modération et de sa discrétion tactiques, le PCF avait néanmoins suscité une véritable inquiétude. La désignation de Léon Blum pour diriger le gouvernement avait ravivé l’antisémitisme. Aussi, après le renversement de majorité et la « victoire de la Marne des patrons », le pays était coupé en deux camps se suspectant l’un l’autre et l’état d’esprit était à la revanche. L’annonce de la signature du pacte germano-soviétique, que le PCF dut justifier sur ordre du Komintern, fit apparaître les communistes comme de dangereux adversaires de la sécurité nationale. D’où la dissolution du parti et la mise hors-la-loi de ses militants. La désertion de Maurice Thorez, qui passa toute la guerre à Moscou, ne risquait pas d’arranger les choses.
Les choix en matière de politique de défense furent incohérents et donnèrent l’impression d’une improvisation consécutive au désarroi. Sortie épuisée de la Grande Guerre et s’étant accrochée à l’excessif et inapplicable traité de Versailles, la France avait compris que le risque d’un nouvel affrontement avec l’Allemagne n’était pas exclu. Compte tenu de sa faiblesse, le choix de la défensive avait une certaine cohérence. Encore aurait-il fallu construire la ligne Maginot jusqu’à la mer, sans miser sur la capacité militaire de la Belgique et encore moins prendre au pied de la lettre l’affirmation de nos généraux sur le caractère d’obstacle infranchissable des Ardennes. La palinodie de Münich, qui revint à laisser entendre à Hitler qu’on lui laissait carte blanche pour étendre son espace vital à l’Est du continent, fut tout de suite comprise par Staline qui savait parfaitement qu’il avait besoin de gagner du temps pour remettre en état son outil militaire. Dès lors, si l’on admet qu’ « une puissance n’a pas d’amis mais uniquement des intérêts » selon le mot de Churchill, le pacte germano soviétique fut pour Staline tout à la fois inévitable et habile, même s’il était moralement indéfendable.
Mais le choix militaire de la défensive par la France était incompatible avec l’engagement de dernière minute de garantir la sécurité de la Pologne et de quelques autres états menacés par les Nazis. Cet engagement ne fut pris que pour ne pas se couper de la Grande-Bretagne sans en mesurer les conséquences. De surcroît cet engagement pris au bénéfice de la Pologne ne fut pas honoré et ne servit à rien. En effet, faute d’être capables de se lancer dans les hostilités, France et Grande-Bretagne, au lieu de tenter d’arrêter immédiatement l’armée allemande, s’en tinrent à l’inaction de la « drôle de guerre ».
Le désastre militaire de 1940 fut le plus grave subi par la France de toute son histoire. A l’entrée en vigueur de l’armistice, le pays n’était plus une puissance : son destin était entre les mains du vainqueur ; il avait même cessé d’être : il y avait six morceaux de France dont nul ne pouvait dire quel serait leur avenir. Le 10 juillet 1940, sur la proposition de Laval les deux chambres réunies en Parlement abolirent la République dont pourtant une des lois constitutionnelles de 1870 stipulait que le caractère républicain du régime politique ne pouvait faire l’objet d’aucune révision. Certes, il manquait des députés, mobilisés, en route pour le Maroc sur le Massilia, dispersés sur le territoire national, mais pas au point d’empêcher la régularité de la séance et la légitimité de ses décisions. Seuls 80 parlementaires votèrent contre l’assassinat de la République, alors que la Chambre élue en 1936 l’avait été sur le mot d’ordre de la défense de la République face à la menace fasciste ! Et ces 80 opposants n’étaient pas tous de gauche ! Des hommes comme Herriot, Jeanneney, se contentèrent de s’abstenir ! Ce fut la fameuse « divine surprise » qui combla Charles Maurras d’aise, en mettant un terme à « la gueuse », comme il appelait la République. On confia au dernier maréchal survivant de la Grande Guerre, le vainqueur de Verdun de surcroît, la tâche de rédiger une nouvelle constitution. Pratiquement chaque famille française se sentait un lien avec cet homme qui, la question ne se posait même pas, ne pouvait en aucun cas commettre quelque forfaiture que ce soit, ni prendre la moindre décision contraire à l’honneur du pays. Dès qu’en octobre 1940 Philippe Pétain annonça qu’il avait fait le choix de la collaboration, les services de la censure purent mesurer la rapidité avec laquelle une méfiance progressive s’installa entre lui et les Français. A Londres, une voix tentait de proposer un choix opposé dans le dénuement le plus complet. Cette voix, pour la grande masse de l’opinion, resta jusqu’en 1944 celle d’un quasi-inconnu.
Ce fut sur cette toile de fond, tragique, que chacun fut contraint d’organiser son existence. Soumise à une coûteuse occupation, la France fut consciencieusement pillée par l’occupant et devint un pays où trouver à manger était une préoccupation de tous les instants. Ne s’en tenir qu’aux rations autorisées par le rationnement officiel condamnait à mourir de faim, en zone occupée. Les étrangers furent rapidement en danger. Trouvant que la IIIème République avait été trop généreuse dans l’attribution de la citoyenneté française, l’Etat Français, le nouveau régime, décida de revenir sur les attributions les plus récentes de cette citoyenneté ; le statut des Juifs mit en marge de la collectivité nationale, en les privant de travail par exemple, une partie des citoyens français. Quand l’occupant exigea qu’on lui livrât les individus qu’il recherchait tous ceux qui avaient cru se mettre à l’abri en venant s’installer en France ne purent compter que sur la solidarité éventuelle des Français à titre individuel. Dans l’autre sens, des étrangers considérèrent comme leur devoir naturel de s’engager dans le combat clandestin pour chasser hors du pays dont ils n’étaient même pas citoyens, la France, un adversaire qui avant d’être allemand était nazi. S’engagea alors un combat très idéologique dans lequel il serait loisible de dire que chacun faisait sa guerre sans se préoccuper de savoir si son compagnon de combat la faisait pour la même raison. Mais cette idéologie doit se mesurer à l’échelle de l’individu. Le vieux mythe d’une résistance populaire et de gauche face à une droite acquise à la collaboration ne tient plus guère. Ce vieux mensonge, qui arrangeait gaullistes et parti communiste, ne peut plus abuser personne. L’intéressante étude de Simon Epstein dans Un paradoxe français. Antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la résistance, montre que les choses furent bien plus compliquées qu’on ne l’a ressassé pendant longtemps et que les combats à front renversés furent plus nombreux qu’on ne le croit. Des militants du mouvement contre le racisme passèrent à l’antisémitisme parce que leur foi pacifiste les conduisit à refuser l’idée que la France doive s’engager dans une nouvelle guerre pour assurer la sécurité des Juifs contraints de quitter l’Allemagne et venus se réfugier en France. Si le PCF tenta de trouver un accord avec l’occupant et ne passa à la Résistance qu’en juin 1941, après l’attaque allemande contre l’URSS, une poignée de communistes, dont Charles Tillon, sauvèrent l’honneur du mouvement en plongeant dans la lutte dès 1940. Le parti le fit d’ailleurs payer cher à Tillon. Ce sont ces débats, ces choix, dans lesquels le hasard joua probablement un grand rôle, que le spectacle veut privilégier.
Mais la fin de la guerre ne ramena pas les sociétés à la case départ, en fermant ce qui n’aurait été qu’une parenthèse. Et cela a encore des effets aujourd’hui. Dès avant la fin de la guerre, la Résistance française élabora un programme visant à permettre la construction d’un monde plus juste, permettant à chaque être humain de s’épanouir en bénéficiant de la garantie d’un certain nombre de droits et ce dans le respect de sa dignité d’être humain. L’ONU établit et adopta solennellement une Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le préambule de sa constitution de 1946, la France chercha à compléter le préambule de 1789. La guerre froide, les guerres de décolonisation, mirent plus ou moins à mal ces généreux engagements. Le développement d’une immigration en provenance des anciens espaces colonisés, immigration subie du fait de la misère plus que voulue pour se fondre dans la société française, fit réapparaître un sentiment de xénophobie, tirant parfois vers le racisme. Face à cette situation, chacun fut renvoyé à ses faits et gestes antérieurs, à ses souvenirs voire ses remords. Le pire des choix fut de projeter alors sur des réalités nouvelles des situations antérieures car l’histoire ne se répète pas. Un autre facteur de confusion tient à l’imprécision terminologique qui caractérise l’époque d’aujourd’hui. Enfin le décalage espace-temps qu’impose le rétrécissement de la planète, ajouté à la facilité des transports, fait que des groupes humains qui, en termes de mentalités, sont à des siècles de distance se retrouvent contraints de partager un espace où seul l’argent dicte sa loi.
Bernard Phan
(*utilisation et diffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur)
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Annexes
Repères chronologiques :
- 2 octobre 1888 : Un décret impose au travailleur étranger de déclarer sa résidence à la mairie ou au commissariat de police dans les 15 jours suivants son arrivée.
- 8 août 1893 : Une loi interdit d’embauche d’un étranger non inscrit à la mairie ou au commissariat de police de sa résidence. Durant ce même mois des travailleurs italiens meurent à Aigues-Mortes après une chasse à l’homme.
- 10 août 1899 : Des décrets imposent aux entrepreneurs, dans le cas où ils exécutent des travaux pour le compte de l’Etat, les départements ou les communes, des quotas pour l’emploi de travailleurs étrangers.
- 1911 : Le Comité des Forges décide d’organiser un service de recrutement de travailleurs italiens pour les installer dans le bassin de Briey.
- 1912 : Une loi impose en France aux Gens du Voyage la détention d'un carnet anthropométrique qui enregistre tous déplacements.
- 1919 : La France signe avec l’Italie, la Pologne et la Tchécoslovaquie des conventions pour le recrutement de travailleurs
- 10 août 1932 : Une loi destinée à protéger la main d’œuvre nationale contingente la main d’œuvre étrangère et établit le système des cartes de séjour et de travail.
- avril 1933 : Une loi impose la naturalisation et la possession de diplômes français pour pouvoir exercer la médecine en France.
- 6 février 1935 : Un décret limite la liberté de circulation des étrangers et la possibilité de réunion des familles.
- 8 décembre 1938 : publication du Décret pour la lutte préventive contre l’infestation tsigane qui prévoyait le recensement de « tous les Tsiganes, sédentarisés ou non, ainsi que tous les vagabonds menant une vie de type tsigane ».
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-6 avril 1940 : le gouvernement français assigne à résidence les gens du voyage :
Article 1er : La circulation des nomades est interdite sur la totalité du territoire
métropolitain pour la durée de la guerre.
Article 2 : Les nomades, c’est-à-dire toutes personnes réputées telles
dans les conditions prévues à l’article 3 de la loi du 16 juillet 1912, sont
astreints à se présenter dans les quinze jours qui suivront la publication du
présent décret à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police le
plus voisin du lieu où ils se trouvent. Il leur sera enjoint de se rendre dans
une localité où ils seront tenus à résider sous la surveillance de la police.
Cette localité sera fixée pour chaque département par arrêté du préfet.
Article 3 : Les infractions à ces dispositions seront punies d’emprisonnement
de un an à cinq ans.
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- 22 juillet 1940 : Une loi décide la révision de la naturalisation.
- 19 octobre 1945 : Promulgation par ordonnance d’un nouveau code de la nationalité qui réforme et abroge des dispositions antérieures.
- 2 novembre 1945 : Une ordonnance crée l’Office National d’Immigration (ONI) qui reçoit le monopole du recrutement et de l’introduction d’étrangers en France.
- 24 décembre 1945 : Un décret confie à l’ONI la charge d’organiser le regroupement familial sous réserve de disposition d’un logement et d’un revenu minimum.
- 22 août 1946 : La loi réserve le bénéfice des allocations de maternité aux enfants déclarés français à la naissance ou dans les trois mois qui suivent la naissance.
- 10 décembre 1948 : La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnaît à « toute personne le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat » ainsi que le droit pour toute personne persécutée « de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». Ces droits souffrent la réserve du respect de la souveraineté des états !
- 29 avril 1976 : Un décret institue le droit à l’immigration familiale.
- 10 novembre 1977 : Un décret abroge le précédent.
- 6 décembre 1978 : Un arrêt du Conseil d’Etat abroge le décret précédent et rétablit celui du 29 avril 1976.
- février 1988 : Remise au Premier Ministre par la Commission de la nationalité de son rapport Etre français aujourd’hui et demain, Documentation française, 2 vol.
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Bibliographie :
Gérard Noiriel :
-Le creuset français ; histoire de l’immigration XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1988.
-Atlas de l’immigration, Paris, Autrement, 2002.
-Réfugiés et sans papiers. La République et le droit d’Asile XIXe-XXe siècle, Paris, Hachette Pluriel, 1998.
Patrick Weil :
-Qu’est-ce qu’un Français ? Histoire de la nationalité française depuis la Révolution, Paris, Grasset, 2002.
-Etre Français les quatre piliers de la nationalité, Paris, Editions de l’Aube, 2011.
Annexes
Repères chronologiques :
- 2 octobre 1888 : Un décret impose au travailleur étranger de déclarer sa résidence à la mairie ou au commissariat de police dans les 15 jours suivants son arrivée.
- 8 août 1893 : Une loi interdit d’embauche d’un étranger non inscrit à la mairie ou au commissariat de police de sa résidence. Durant ce même mois des travailleurs italiens meurent à Aigues-Mortes après une chasse à l’homme.
- 10 août 1899 : Des décrets imposent aux entrepreneurs, dans le cas où ils exécutent des travaux pour le compte de l’Etat, les départements ou les communes, des quotas pour l’emploi de travailleurs étrangers.
- 1911 : Le Comité des Forges décide d’organiser un service de recrutement de travailleurs italiens pour les installer dans le bassin de Briey.
- 1912 : Une loi impose en France aux Gens du Voyage la détention d'un carnet anthropométrique qui enregistre tous déplacements.
- 1919 : La France signe avec l’Italie, la Pologne et la Tchécoslovaquie des conventions pour le recrutement de travailleurs
- 10 août 1932 : Une loi destinée à protéger la main d’œuvre nationale contingente la main d’œuvre étrangère et établit le système des cartes de séjour et de travail.
- avril 1933 : Une loi impose la naturalisation et la possession de diplômes français pour pouvoir exercer la médecine en France.
- 6 février 1935 : Un décret limite la liberté de circulation des étrangers et la possibilité de réunion des familles.
- 8 décembre 1938 : publication du Décret pour la lutte préventive contre l’infestation tsigane qui prévoyait le recensement de « tous les Tsiganes, sédentarisés ou non, ainsi que tous les vagabonds menant une vie de type tsigane ».
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-6 avril 1940 : le gouvernement français assigne à résidence les gens du voyage :
Article 1er : La circulation des nomades est interdite sur la totalité du territoire
métropolitain pour la durée de la guerre.
Article 2 : Les nomades, c’est-à-dire toutes personnes réputées telles
dans les conditions prévues à l’article 3 de la loi du 16 juillet 1912, sont
astreints à se présenter dans les quinze jours qui suivront la publication du
présent décret à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police le
plus voisin du lieu où ils se trouvent. Il leur sera enjoint de se rendre dans
une localité où ils seront tenus à résider sous la surveillance de la police.
Cette localité sera fixée pour chaque département par arrêté du préfet.
Article 3 : Les infractions à ces dispositions seront punies d’emprisonnement
de un an à cinq ans.
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- 22 juillet 1940 : Une loi décide la révision de la naturalisation.
- 19 octobre 1945 : Promulgation par ordonnance d’un nouveau code de la nationalité qui réforme et abroge des dispositions antérieures.
- 2 novembre 1945 : Une ordonnance crée l’Office National d’Immigration (ONI) qui reçoit le monopole du recrutement et de l’introduction d’étrangers en France.
- 24 décembre 1945 : Un décret confie à l’ONI la charge d’organiser le regroupement familial sous réserve de disposition d’un logement et d’un revenu minimum.
- 22 août 1946 : La loi réserve le bénéfice des allocations de maternité aux enfants déclarés français à la naissance ou dans les trois mois qui suivent la naissance.
- 10 décembre 1948 : La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnaît à « toute personne le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat » ainsi que le droit pour toute personne persécutée « de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». Ces droits souffrent la réserve du respect de la souveraineté des états !
- 29 avril 1976 : Un décret institue le droit à l’immigration familiale.
- 10 novembre 1977 : Un décret abroge le précédent.
- 6 décembre 1978 : Un arrêt du Conseil d’Etat abroge le décret précédent et rétablit celui du 29 avril 1976.
- février 1988 : Remise au Premier Ministre par la Commission de la nationalité de son rapport Etre français aujourd’hui et demain, Documentation française, 2 vol.
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Bibliographie :
Gérard Noiriel :
-Le creuset français ; histoire de l’immigration XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1988.
-Atlas de l’immigration, Paris, Autrement, 2002.
-Réfugiés et sans papiers. La République et le droit d’Asile XIXe-XXe siècle, Paris, Hachette Pluriel, 1998.
Patrick Weil :
-Qu’est-ce qu’un Français ? Histoire de la nationalité française depuis la Révolution, Paris, Grasset, 2002.
-Etre Français les quatre piliers de la nationalité, Paris, Editions de l’Aube, 2011.